Biographie du Dr Baba Coulibaly
Dr Baba COULIBALY est diplômé de l’Université de Bamako et d’Aix-Marseille Université (France). Il est docteur en Géographie et travaille sur les problématiques de la décentralisation et de la gouvernance des ressources en eau. Depuis plusieurs années, il est chercheur à l’Institut des Sciences Humaines (ISH), chargé de cours et d’encadrements d’étudiants à la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG) de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion Bamako (USSGB) et chercheur associé à l’Institut d’Economie Rurale (IER). Maître de Recherches, il est responsable d’un programme pluriannuel de recherche : « mutations sociales dans un contexte d’insécurité foncière » à l’ISH et rédacteur en chef de la revue scientifique semestrielle « Etudes Maliennes » de ladite institution. Dr COULIBALY est auteur de plusieurs articles scientifiques notamment sur les questions de décentralisation et de gestion des ressources naturelles. Il est également membre de plusieurs associations de défense de l’environnement comme la Coalition Nationale pour la Sauvegarde du Fleuve Niger (CNSFN). Dr COULIBALY est nommé Directeur Général de l’ISH depuis mars 2019.
A propos
Depuis plus de deux décennies, le Mali s’est lancé dans une série de réformes structurelles en phase avec son ambition de devenir un pays émergent. La réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui s’inscrit dans ce cadre précis, représente une stratégie cohérente et volontariste de développement des ressources humaines et des savoirs et aussi de l’amélioration du cadre et des outils de travail. C’est pourquoi le Conseil des Ministres du vendredi 03 février 2017 a pris acte d’une communication écrite relative à la politique nationale de la science, de la technologie et de l’innovation du Mali (PNSTI) et de son plan d’actions 2017-2025. La politique nationale de la science, de la technologie et de l’innovation du Mali est élaborée dans la perspective de contribuer à la croissance de l’économie nationale. Elle constitue un outil d’orientation de l’action gouvernementale en matière de planification, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des programmes, projets et activités entrepris dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation. La PNSTI s’est employée à être en cohérence avec les différents documents de référence des politiques de développement que sont : l’Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », le Programme d’Actions Gouvernementales 2013-2018 (PAG) et le Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté 3e génération 2012-2017 (CSLCP III) reformulé à travers le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable 2016-2018 (CREDD). Aujourd’hui, notre pays traverse une phase cruciale de son existence à cause des crises multidimensionnelles qu’il connait depuis 2012. Les conflits intercommunautaires récurrents, les rébellions, la radicalisation de la jeunesse et le développement de l’extrémisme violent constituent des problèmes de société auxquels s’ajoutent les enjeux du Développement durable. Comme par le passé, ces nouveaux défis et enjeux qui se posent à toute la sous-région ouest africaine en général, et au Mali en particulier, interpellent l’ISH au premier chef en tant que principale structure de recherche en sciences humaines et sociales. Pour traduire concrètement les orientations des pouvoirs publics, en matière de recherche scientifique, et répondre aux différents défis et enjeux sus-indiqués, l’ISH a décidé de se doter d’un plan stratégique pertinent qui doit guider les objectifs, démarches, procédures et modes d’action en vue de cultiver l’excellence et d’être capable de faire face aux multiples défis par la production des connaissances et la diffusion des résultats
Vision
Devenir la structure de référence en matière de production et de diffusion des connaissances en sciences humaines et sociales en vue de contribuer significativement au développement du bien-être durable des sociétés maliennes et africaines.
Valeurs
Le travail, la responsabilité, la transparence, l’excellence sont des valeurs cardinales qui président à l’existence de l’ISH.
Missions
L'Institut des Sciences Humaines a pour mission de développer la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales, notamment en matière de connaissance des sociétés et des cultures maliennes et africaines.
A cet effet, il est chargé de :
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l'approfondissement des connaissances dans les domaines de l'archéologie, de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie, de la géographie humaine, de la littérature orale et de la linguistique ;
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l'appui à la formation des étudiants et au perfectionnement des chercheurs dans les domaines de sa compétence ;
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la collecte, la conservation et la diffusion des résultats de la recherche ;
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la contribution à la protection du patrimoine culturel national en collaboration avec les institutions nationales et internationales compétentes.
Organisation de L'ISH
L’Institut des Sciences Humaines (ISH) est un Établissement Public à caractère Scientifique et Culturel (EPSC), doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a été créé par l’Ordonnance n°02-057 / P-RM du 05 Juin 2002. Le Décret n°06-477/P-RM du 09 Novembre 2006, fixe son organisation et les modalités de son fonctionnement. L’ISH est dirigé par un Directeur général. Sa mission principale est d’animer, de coordonner et de contrôler l’ensemble des activités de l’ISH. Il est responsable de la réalisation du programme de travail et des objectifs fixés par le Conseil d’Administration. Le Directeur Général est secondé et assisté d’un Directeur Général Adjoint qui le remplace de plein droit en cas de vacance, d’absence ou d’empêchement. L’Institut des Sciences Humaines comporte cinq Départements de Recherche, à savoir : - le département Histoire et Archéologie ; - le département Linguistique et Littérature orale ; - le département Socio- Anthropologie ; - le département Documentation et Publications ; - le département Géographie. Les départements sont chargés d’effectuer des recherches et des études dans leurs domaines respectifs. Ils ont également la vocation de former les jeunes chercheurs, à travers des programmes théoriques et pratiques. La Direction générale et les départements sont appuyés par trois services techniques et administratifs qui sont : l’Agence Comptable, le Département Administration et Programmation et le Secrétariat. L’ensemble de ces services rassemble aujourd’hui 46 personnes dont 39 fonctionnaires et 07 contractuels. Dans le domaine de la recherche, malgré la modestie des budgets de recherche, l’Institut des Sciences Humaines a travaillé entre 2002 et 2016 sur plusieurs programmes de recherche financés par l’Etat (cf. V.1.4, bilan des activités de recherche) En dépit de ces efforts remarquables en matière de recherche et de diffusion des résultats de recherche, force est de reconnaitre que de nombreux défis restent à relever aux plans de l’amélioration de la gouvernance, du renforcement des ressources humaines, de l’amélioration des ressources financières, de la formation des chercheurs, du renforcement de la coopération et du partenariat, etc.
Evolution historique
L’Institut des Sciences Humaines est créé en 1962 (Loi N062-75/.AN PGRM du 17février 1962) pour aider à faire face aux multiples problèmes qui se posaient au Jeune Etat indépendant : consolidation de l’unité nationale ; lutte contre les différentes tendances séparatistes, formation d’un type nouveau de citoyen conscient de son appartenance à une nation, à une collectivité, à une famille, à la sauvegarde des valeurs cardinales de la société, etc…. Cette création faite en remplacement de la Section préhistoire- Archéologie de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN), se situait dans un cadre plus général de réorganisation de la recherche scientifique. En effet, le Conseil National de la Recherche Agronomique a été crée en 1961, et érigé en Conseil Supérieur de la Recherche au niveau du Ministère de l’Education nationale en 1962. C’est à ce Conseil que fut rattaché l’Institut des Sciences Humaines à sa création. Le nouvel institut rencontre très tôt des difficultés dont les plus importantes sont celles liées au personnel de recherche et au cadre institutionnel. En effet il n’existait pas encore de cadres nationaux formés à la recherche. Quelques fonctionnaires dévoués, pour la plupart des enseignants, qui avaient côtoyé les chercheurs étrangers, se mirent à la tâche. Quelques noms permettront de nous convaincre de leur engagement et engouement pour la recherche: Amadou Hampâté Bâ, Bocar Cissé, Mamby Sidibé, Diango Cissé, Massa Makan Diabaté, Youssouf Tata Cissé, Filifing Sacko, Kléna Sanogo, Alpha Oumar Konaré, Adame Ba Konaré, Almami Malick Yattara, Claude Ardouin, Majhemout Diop, Shaka Bagayoko, Jean Bazin, Jean-Loup Amselle, Michel Raimbault… Ces grands noms, auxquels s’ ajoutent d’autres , ont permis au Mali d’occuper une place importante dans l’africanisme européen puis dans l’ethnologie et l’anthropologie postcoloniales qui ont été des leviers, d’une part, pour la patrimonialisation de certains de ses sites naturels et culturels et, d’autre part, pour le développement subséquent de son tourisme culturel. En outre, les travaux de ces chercheurs ont permis des avancées théoriques significatives dans certaines sciences humaines et sociales universelles comme : l’anthropologie sociale, l’histoire, l’archéologie, la linguistique, l’ethnobotanique, la géographie… En ce qui concerne le cadre institutionnel, les réalités furent beaucoup plus complexes. En 1964 s’est tenue au Nigéria sous l’égide de 1’UNESCO une Conférence qui a recommandé la réorganisation de la recherche dans les pays d’Afrique nouvellement indépendants. Sur la base de cette recommandation, le Mali a créé auprès de la Présidence de la République en 1967 le Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique « pour remplir toutes les fonctions concernant le développement et la coordination des études, recherches et travaux scientifiques en vue de la réalisation des objectifs économiques fixés par le plan ». L’Institut des Sciences Humaines fut désigné pour assurer le secrétariat permanent de ce Conseil. Au lendemain du coup d’état militaire de 1968, le Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique fut supprimé et on rattacha de façon tout à fait théorique la recherche au Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (1970). En réalité chaque institution de recherche s’est retrouvée rattachée au département ministériel directement intéressé par ses activités de recherche. Quant à l’Institut des Sciences Humaines, il est rattaché en 1971 à titre transitoire à la Division de la Recherche de la Direction des Enseignements Supérieurs et de la Recherche Scientifique. Ses activités de recherche devaient se mener au sein des départements d’enseignement et de recherche des établissements d’enseignement supérieur où il n’y avait pratiquement pas de recherche (Décision N0978/MENJS du 30 septembre 1971). Les chercheurs furent donc obligés de se replier sur les unités autonomes, à savoir la Bibliothèque Nationale, le Musée National et les Archives Nationales qui étaient toujours rattachées à l’Institut des Sciences Humaines. En 1975 ces unités autonomes et leur personnel ont été rattachés au nouveau Ministère de la Jeunesse des Sports, des Arts et de la Culture. L’Institut des Sciences Humaines a disparu et les chercheurs se sont retrouvés au sein de la Division du Patrimoine Historique et Ethnographique de la Direction Nationale des Arts et de la culture. Cette solution a vite montré ses limites et en 1978 l’Institut a été réorganisé en service rattaché à la Direction Nationale des Arts et de la Culture (Décret N0317/PG-RM du 1er novembre 1978) avec pour missions «le développement des sciences humaines au niveau de la recherche, la formation des travailleurs scientifiques et l’application de ces sciences aux différents domaines de l’activité nationale ». Finalement en 1988, l’Institut des Sciences Humaines est érigé en service rattaché au cabinet du Ministère des Sports des Arts et de la Culture avec pour mission de « mener toutes études et recherches pour le développement et l’approfondissement des connaissances dans le domaine des sciences sociales » (Loi N088-29/AN-RM du 21 mars 1988). De 1991 à 2001, l’ISH avec la même mission a plusieurs fois changé de tutelle : Ministère de la Communication et de la Culture ; Ministère des Sports, des Arts et de la Promotion des Jeunes ; Ministère de la Culture et de la Recherche Scientifique ; Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la recherche Scientifique ; Ministère de la recherche Scientifique ; et enfin Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique. A partir de 2002 l’Institut des Sciences humaines (ISH) a été érigé en Établissement Public à caractère Scientifique et Culturel (EPSC), doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Plusieurs textes ont été élaborés pour lui permettre d’assurer sa mission de développer la recherche dans le domaine des sciences sociales. Nous en retiendrons : - l’Ordonnance n°02-057/P-RM du 05 juin 2002, portant création de l’Institut des Sciences Humaines ; - le Décret n°06/477/P-RM du 09 novembre 2006, fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’Institut des Sciences Humaines ; - le Décret n°2015-0171/P-RM du 11 Mars 2015, portant nomination des membres du Conseil d’Administration de l’Institut des Sciences Humaines. Cette réorganisation de l’Institut des Sciences Humaines a permis la mise en place d’un programme de recherche pluriannuel qui a bénéficié d’un financement soutenu de l’Etat pendant plus de 10 ans. Dans le cadre du projet Mali contemporain (2009-2013), l’ISH a aussi bénéficié d’un appui important de la Coopération française pour son équipement (véhicule, matériels de bureau, documents scientifiques, etc.). Mais à partir de 2012, l’Institut des Sciences humaines est entré dans une crise multidimensionnelle où les conditions de travail se dégradent progressivement (financement de la recherche de plus en plus insuffisant, ressources humaines vieillissantes et démobilisées, départs massifs à la retraite des chercheurs expérimentés, etc.). Ce constat, en particulier justifie l’élaboration du Plan Stratégique de Développement pour l’ISH.